Tell me about the stars who make the sky... J'étais seule, dans ma chambre, assise dans la niche aménagée, qui donnait sur une fenêtre. Le ciel était d'un noir profond, sans aucun nuage. Les étoiles brillaient faiblement, comme des milliers de diamants. Une scène me revint en tête, où mon père m'avait proposé de les compter, un soir où je ne trouvais pas le sommeil. Ma mère m'aurait donné un somnifère et un verre d'eau, lui avait compté les étoiles jusqu'à, me semblait-il, la dernière. Cette nuit-là, encore une fois, je ne parvenais à dormir, et mon père me manquait affreusement. Les crises de ce genre se faisaient de plus en plus fréquentes depuis que j'avais quitté notre maison, pour celle-ci, et ainsi donc abandonné tout les souvenirs de lui que j'y avais.
Sur ma table de chevet trônait une photo de nous deux, quelques jours avant sa mort. Il me tenait dans ses bras, et embrassait le haut de mon crâne, l'air grave, comme s'il savait que nous allions bientôt être séparés. Je me souvins aussi, que le soir avant sa mort, il m'avait dit maintes fois, avant de quitter ma chambre pour me laisser dormir, à quel point il m'aimait. Il m'avait fait juré de prendre soin de moi, d'être heureuse et aussi d'être gentille avec ma mère -chose qu'il savait très bien que je ne ferais pas, et que je n'ai jamais faite. A douze ans, comment vouliez-vous que je comprenne tout ce que cela voulait dire ? J'ai cru que c'était normal, qu'il était peut-être juste soucieux de l'avenir. Mais non, le lendemain après-midi, en rentrant de cours, je trouvais le visage encore plus dur de ma mère, qui m'annonçait que mon père était mort, en voulant séparer son frère et le Dirigeant des Démons du Feu alors qu'ils se disputaient violemment. Bien sûr, cela n'avait mal finit que pour mon père, pas pour mon oncle et le frère d'Elizabeth. Encore une fois, mon père avait voulut s'interposer entre eux, les protéger l'un de l'autre, et ces incapables l'avait réduit à la poussière.
J'attrapai un cousin posé à côté de moi, et le balançait à travers la pièce, furieuse. Pourquoi le sort s'acharnait toujours sur moi ? POURQUOI ? Je poussai un cri de démence, frappai du poing contre le mur pendant plusieurs minutes, jusqu'à ce que je fus épuisée. C'était bien le seul avantage de cette maison, je pouvais me laisser aller à mes crises, car personne n'était là pour m'entendre. Les quelques personnes travaillant ici avaient leurs propres maisons, et la mienne était donc vide de toutes personne, sauf moi, la nuit. Résultat, je pouvais détruire ma chambre sans que personne ne vienne m'en empêcher, et cela m'arranger bien. De toute manière, j'aurais vite fait de la reconstruire grâce à mes pouvoirs. Mais je n'étais plus une gamine. J'avais un peuple à diriger, j'étais une reine ! Une reine ne piquait pas de crise de ce genre, orpheline de père ou non. Je me rassis donc, et fermai les yeux, exerçant une technique des Démons de la Terre pour me calmer. J'inspirai et expirai profondément plusieurs fois, puis mes épaules se détendirent.
Comme quoi, les technique de la Terre fonctionnaient. Ces Démons avaient beau être un peu étranges, j'affectionnais tout particulièrement leurs techniques de relaxation, qui me permettaient de faire passer mes crises. Je me rendis peu à peu compte, sortant de ma torpeur, que je m'étais levée, et me trouvais à présent en plein milieu de la pièce, un léger voile de sueur recouvrant mon front. Je l'essuyai d'un revers de main, et m'assit sur le sol. La pièce était surchauffée, car l'hiver était toujours présent, et le parquet était tiède, presque chaud.
La chaleur insupportait, et la fraîcheur de ma piscine adorée me manquait. Aussi, d'un geste négligeant de la main, je coupai les radiateurs, et de l'eau, sortie de nul part, se déversa sur le feu qui brûlait dans la cheminée. J'eus un petit sourire satisfait, contente de voir qu'en toutes circonstances, mes pouvoirs étaient toujours aussi... fulgurants ? A l'endroit exact où se trouvaient les belles flammes rougeoyantes, ne restait à présent plus qu'un peu de suie, et quelques nappes de fumée.
Je continuais mes exercices de respirations durant quelques minutes, souhaitant vraiment retrouver mon calme, puis me relevai. A présent, l'air de ma chambre était frais, plus aussi lourd et saturé qu'avant. Apaisée, je me rassis dans la niche-fenêtre, et contemplai les étoiles. Mon père était là-haut, et c'était peut-être mieux ainsi. Il ne valait mieux pas qu'il voit les choses qui se tramaient, ces histoires de vampires et d'alliances trop compliquées pour être envisagées, du moins pour le moment. De là-haut, il veillait sur moi, j'en étais convaincue. Il était mon ange gardien.
Mes yeux se fermèrent, lentement. J'étais comme apaisée, bordée par l'esprit de mon père, qui, comme toujours me protégeait. Dans les dernières limbes de clarté qu'il me restait, je cru percevoir une voix. Sa voix. "
Je veille sur toi, ne t'inquiète pas, Mary."